Depuis 2021, la Fondation AESIO collabore avec l’IFOP pour suivre l’évolution du bien-être mental des Français. En 2024, après deux années de baisse, le moral des Français remonte, bien que des inégalités persistent. Voici les principaux enseignements de cette 4ème vague de l’enquête.
Amélioration du Bien-être Mental Global
En 2024, 43% des Français estiment avoir un bien-être mental "très bon" voire "excellent", en hausse de 5 points par rapport à 2023. Cependant, certaines catégories de la population continuent de présenter des signes de fragilité, notamment :
- Les femmes de moins de 35 ans : 30% déclarent un bien-être mental moyen ou mauvais, contre seulement 12% des hommes du même âge.
- Les plus précaires : 31% des ménages aux revenus faibles sont en difficulté mentale, contre 8% des plus hauts revenus.
- Les victimes de violences récentes : entre 31% et 34% des personnes ayant subi des violences ces cinq dernières années rapportent un bien-être dégradé, contre 15% chez ceux sans passé violent.
Diminution de la Souffrance Psychique
Malgré cette amélioration générale, la souffrance psychique reste présente. En 2024, 53% des Français déclarent avoir vécu des épisodes de souffrance psychique au cours des 12 derniers mois, dont 14% de manière régulière. Ce chiffre est en recul de 7 points par rapport à 2021. Les femmes de moins de 35 ans et les victimes de violences sont les plus touchées.
Le Poids de l’Entourage
Les aidants, ainsi que ceux ayant un proche en souffrance psychique, sont particulièrement vulnérables. En effet, 67% des aidants et 70% de ceux entourés de proches souffrant psychiquement déclarent eux-mêmes ressentir une forme de détresse mentale.
Une Importance Croissante Accordée au Bien-être Mental
Le consensus autour de l'importance du bien-être mental se renforce : 96% des Français estiment que la santé mentale est un pilier essentiel de la santé globale, une augmentation de 10 points par rapport à 2023. Cependant, la parole reste difficile à libérer : 81% des sondés trouvent qu’il est encore délicat de parler ouvertement de santé mentale.
Tabous Persistants
Le milieu professionnel et les réseaux sociaux sont les environnements où il est le plus difficile de s'exprimer sur la santé mentale, avec des notes moyennes de 3,9/10 et 4,1/10 respectivement. À l’inverse, les environnements confidentiels comme les consultations médicales sont plus propices à la discussion, avec des notes dépassant légèrement la moyenne.
Impact des Violences sur la Santé Mentale
Les violences subies influent lourdement sur le bien-être mental. Près d’un tiers des Français (32%) déclarent avoir subi des violences (physiques, verbales, psychiques ou économiques) au cours des cinq dernières années. Ce chiffre est particulièrement élevé chez les jeunes (33% des 18-24 ans) et les plus précaires (47%).
Conclusion
En 2024, bien que le bien-être mental des Français s’améliore globalement, de nombreuses inégalités persistent. Les jeunes femmes, les précaires et les victimes de violences sont les plus touchés par la souffrance psychique. Le sujet du bien-être mental est de plus en plus reconnu comme fondamental, mais des efforts restent à faire pour libérer la parole et améliorer la prise en charge des troubles mentaux.